Parmi les revendications des agriculteurs, la concurrence étrangère était l'une des principales préoccupations du monde agricole.
Le gouvernement a notamment annoncé un renforcement des contrôles de l'origine des produits.
Car, comme le 20H de TF1 l'a constaté, elle n'est pas toujours évidente à trouver.

Dans les rayons de ce supermarché de Côtes-d'Armor, les étiquettes "Made in France" sont nombreuses. Parfois clairement affichées, cachées ou absentes, les origines des produits achetés en grande surface peuvent parfois sembler floues. C'était d'ailleurs l'une des revendications des agriculteurs : plus de transparence sur la traçabilité des produits et la fin de la concurrence étrangère

Pour les clients, il est parfois difficile de s'y retrouver. Dans le caddie de Laurence, le drapeau Bleu-blanc-rouge est omniprésent. "Je préfère favoriser le travail fait en France plutôt que payer moins cher un produit qui vient de plus loin", explique-t-elle au 20H de TF1. Mais faut-il pour autant se fier à tous ces étiquetages ? Parmi les articles achetés par la cliente, une baguette, estampillée "tradition française". "C'est marqué dessus. Ça ne veut pas dire que ça l'est mais je suis obligée de faire confiance", souligne-t-elle.

Dans les rayons des supermarchés, préciser les origines des ingrédients n'est pas obligatoire pour les produits transformés. L'exemple est frappant pour un plat préparé :"On parle de la barquette, mais on ne parle pas du contenu alimentaire. Conclusion : c'est de l'arnaque", explique une cliente. 

Les journalistes du 20H ont voulu faire le test avec une pizza industrielle. Après avoir appelé le numéro client précisé sur l'emballage, les questions sur les origines des ingrédients subsistent : "Le poulet : France en priorité. Mais ça peut-être Pays-Bas ou Pologne".

Il y a certaines entreprises qui ignorent parfois le vrai parcours de leurs produits
Amélie Clauzel, experte en consommation

Un problème pour les producteurs, dont Loïc Coulombel, vice-président du CNPO (Comité National pour la promotion de l'œuf), qui milite pour que l'origine des œufs soit explicitement mentionnée dans les recettes industrielles. "Que certains industriels achètent des produits aux Pays-Bas, en Italie, en Espagne, on ne peut pas l'empêcher mais quand on a des œufs qui viennent de pays tiers où on a des conditions totalement différentes, c'est fortement déloyal", fustige-t-il.

Faut-il légiférer ? Oui, pour Amélie Clauzel, experte en consommation à l'Université Paris-Saclay. Mais, selon elle, la traçabilité de l'ensemble des composants d'un produit est impossible. "Il y a certaines entreprises qui ignorent parfois le vrai parcours de leurs produits. C'est un problème majeur, les entreprises devraient pouvoir identifier chacun de leurs fournisseurs, qui devraient pouvoir leur notifier la transparence parfaite", explique-t-elle.

Pour calmer la colère des agriculteurs, le gouvernement a promis un renforcement de la loi Egalim ainsi que des contrôles massifs auprès des industriels et des distributeurs. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a notamment annoncé "10.000 contrôles sur l'origine française des produits" avec des sanctions qui pourront "atteindre 10% du chiffre d'affaires des industriels ou des distributeurs qui auraient fraudé".


F.R | Reportage TF1 Matthias Beringer, David Bordier et Morgane Briens

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